Les esprits de la nature : objectif ou subjectif ?

25 novembre 2014

Généralement ce que l’on appelle « objectif » est quelque chose de concret, tangible, voir matériel et reproductible. Par exemple , un acte incarné dans la matière est un phénomène objectif. Ce que l’on appelle « subjectif » est par contre un phénomène abstrait comme la pensée, les sentiments ou une projection mentale d’un possible devenir…enfin bref, tout ce que l’on ne peut pas prouver, toucher… Notre science actuelle est basée principalement sur une analyse objective de la réalité, bien que lui précède des pensées, des compréhensions, et des intuitions essentiellement objectives. Vous aurez compris que l’un ne peut pas aller sans l’autre. Une douleur voire même un bien-être reste des phénomènes subjectifs et pourtant restent reconnus, dans certains cas souvent par déduction comme objectif ! La frontière est mince, voir floue et reste très relative d’une personne à une autre. La relation avec notre monde intérieur comme nos sentiments, notre amour envers quelqu’un font partie d’un monde invisible que nous ne pouvons percevoir tangiblement tant que nous n’avons pas incarné les faits ou les actes qui permettent de les reconnaître. Nous pourrions, pour commencer à appréhender ces mondes invisibles, que sont ceux des esprits de la nature, réaliser que devant différentes personnes nous avons des ressentis différents sans qu’intervienne la raison ou la moindre explication. Parfois, nous nous sentons en confiance, d’autres fois, comme menacé, agité ou perturbé. Nous sentons les affinités possibles ou au contraire des distances naturelles viennent s’établir. Ces phénomènes sont essentiellement subjectifs, et pourtant ce sont eux qui conditionnent la plupart de nos décisions, nos relations et celles de nos actions quotidiennes. Nous avons pris l’habitude d’interagir avec les personnes depuis que nous sommes enfants et cela fait partie d’un processus naturel pour nous. Pourtant, dans une première interaction entre deux êtres se cache une quantité invraisemblable de facteurs invisibles tels que des émotions, des sensations subtiles et une myriade d’autres phénomènes qui vont contribuer à notre ressenti général. Cela s’amplifie selon notre propre sensibilité naturelle. Bien sûr d’autres facteurs, plus liés à la raison vont ou peuvent être mis en avant dans le ressenti, comme « ce que l’on nous a dit de lui ou d’elle… » ou l’idée, l’aspect extérieur et l’effet que cela peut nous faire selon nos préjugés ou notre tendance mentale à juger ou cataloguer trop rapidement. Lors d’une promenade dans les bois ou en contact avec la nature, nous avons peu pris l’habitude de considérer ces espaces de la même manière que lors d’une interaction avec une autre personne. Pourtant, nous le faisons inconsciemment quand même. Nous sentons quand nous préférons être au bord d’une rivière ou plutôt en bord de mer, ou si nous préférons des paysages et des lieux chauds et désertiques, ou des espaces ombragés sous de grands arbres de forêt plutôt humide. Ces ressentis sont une première étape pour apprendre à sentir les affinités possible avec certains lieux naturels. Là aussi, un autre aspect peut être lié à des souvenirs d’enfance, un sentiment de sécurité selon l’espace, ou simplement la beauté esthétique de certaines espèces végétales.. Mais généralement nous nous arrêtons là, et ne franchissons pas la deuxième étape qui serait de commencer à rentrer en contact avec le lieu ou tout simplement pour commencer, avec un arbre. Pour cette deuxième étape, il est bien sûr nécessaire d’être ouvert à l’expérience et d’accepter de considérer l’arbre comme une autre forme de vie avec laquelle nous pouvons avoir une interaction. Sans cela, il se pourrait que soient coupées les perceptions subtiles qui autoriseraient ce partage. L’interaction ne sera bien sûr pas la même que celle d’une personne avec laquelle nous pouvons échanger mentalement, mais il faudra être attentif aux autres facteurs qui n’entrent pas dans le cadre mental. Comme les sensations, un bien être, une oppression…et surtout être bien attentif aux émotions qui vous parcourent. Par exemple : Prenez le temps de vous promener dans la forêt, et allez vers un arbre vers lequel vous sentez un appel ou une affinité. Donnez-vous un peu de temps pour le regarder, le toucher et simplement ressentir sa présence. Ensuite, demandez-lui s’ il accepte de rentrer en contact avec vous et de partager un moment en votre compagnie. Si vous ne sentez pas de réponse, ce n’est pas important, gardez simplement une attitude respectueuse et bienveillante à son égard et continuez l’expérience. Asseyez-vous à ses pieds, en mettant votre dos contre le tronc. Cette position favorise grandement la réceptivité. Tout en vous détendant, prenez juste conscience de votre état intérieur et essayez de sentir votre bien être général. Essayez de définir et d’avoir une vue sur vos sensations générales. Êtes-vous ancré ? ou vous sentez- vous plutôt très léger ? Êtes-vous en confiance ? ou au contraire légèrement anxieux ? Faites un bilan des zones physiques qui paraissent plus présentes et de votre état émotionnel. Les émotions qui vous traversent ne sont pas forcément les vôtres et peuvent être une induction émotionnelle de ce que ressent l’arbre ou de ce qu’il cherche à vous communiquer. A présent, imaginez-vous que se tient un être derrière vous que vous ne pouvez voir et tout en restant attentif à votre ressenti général, tentez de le décrire brièvement : Paraît-il turbulent ? sage et paisible ? a-t’il l’air d’être bienveillant ou au contraire indifférent ? Notez toutes ces différences en choisissant différentes espèces d’arbres. Par la suite, après quelques essais vous choisirez certains arbres avec lesquels vous vous sentez moins en affinité et vous essayerez de ressentir ce que cela touche en vous. Notre ressenti utilise les mêmes canaux que nous soyons en présence de personnes, de lieux ou d’arbres. Il nous suffit d’apprendre à accroître notre ouverture et notre sensibilité. Il existe de quantités de méthodes différentes pour cela. Cette expérience peut être une première étape pour se familiariser avec le contact du monde invisible de la nature. Faites-vous simplement confiance et autorisez-vous à cette possible intimité avec ce qui vous entoure et ce qui vous nourrit, tels que les plantes et les arbres. Ils sont des êtres de conscience et peuvent aussi vous aider à rentrer plus profondément dans votre cœur et à prendre conscience des richesses de la vie. François Breton